Inclusion et handicap chez les chauffeurs de bus, quel constat ?

Le secteur des transports, au cœur de notre société moderne, repose en grande partie sur les chauffeurs de bus. Pourtant, malgré des difficultés de recrutement croissantes, la question de la diversité et de l’inclusion dans le monde des transports reste sous-estimée.

Comment intégrer pleinement les personnes en situation de handicap dans ce métier ? Quelles sont les initiatives et politiques à adopter pour faire de ce secteur un véritable exemple d’inclusion ? Rouligo fait le point avec vous.

Quels défis pour les chauffeurs de bus en situation de handicap

Pour les personnes en situation de handicap, accéder à des métiers exigeants comme celui de chauffeur de bus est un parcours semé d’embûches.

D’abord, on ne peut pas ignorer les contraintes physiques et techniques. La conduite d’un bus implique des exigences particulières en matière de réactivité et de coordination. Cela demande aussi une forme d’endurance, avec des heures de conduite dans la même position. Tous ces aspects peuvent en effet devenir des défis pour les personnes ayant un handicap moteur ou sensoriel.

Aussi, les idées reçues sur les capacités des personnes handicapées créent parfois des barrières plus importantes que le handicap lui-même. La stigmatisation au moment de la consultation des candidatures et de l’embauche sont des freins réels. Oui, une personne avec un handicap, même physique, peut conduire un véhicule de transport de personnes.

Le handicap nous met toujours face à nos différences et à nos questionnements. Pourtant, de nombreuses personnes en situation de handicap possèdent les compétences nécessaires pour exceller dans ce métier de chauffeur… Pour peu qu’elles soient accompagnées et que leur environnement de travail soit adapté.

Des aménagements possibles pour les chauffeurs de bus

En effet, des solutions existent pour faciliter l’inclusion des futurs conducteurs ! On pense en premier lieu aux technologies d’assistance. Les autobus et autocars modernes peuvent être équipés de dispositifs adaptés. On peut citer les volants ergonomiques, les commandes vocales ou encore les systèmes de freinage automatisés. Ce sont en effet des innovations qui permettent d’adapter le poste de conduite aux besoins individuels. Elles doivent être personnalisées, comme on le fait déjà pour prévenir les TMS.

Au-delà des bus eux-mêmes, les dépôts et zones de pause doivent eux-aussi être accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les infrastructures adaptées sont essentielles pour permettre aux chauffeurs de s’épanouir dans leur quotidien professionnel. La présence de rampes d’accès PMR, d’ascenseurs ou de sanitaires adaptés est donc primordiale.

Enfin, c’est aussi à l’employeur qu’il revient d’offrir des programmes de formation sur-mesure. Et c’est aussi aux pouvoirs publics de rendre possible leur montée en compétences. Seules des formations spécifiques peuvent en effet aider les chauffeurs en situation de handicap à mieux maîtriser leur poste. Cette année, un « Handi truck » a par exemple été inauguré au Havre pour les conducteurs en fauteuil roulant, mais aucun « Handi bus » n’existe pour le moment…

Quelles initiatives pour une meilleure inclusion ?

L’inclusion dans le monde des transports en commun et des transports public est une question fréquemment soulevée par les associations de défense des personnes en situation de handicap. Et les problèmes d’accessibilité pour les passagers sont aussi importants que ceux rencontrés par les conducteurs professionnels.

Des entreprises comme Keolis ou Transdev collaborent pourtant bien avec des associations pour recruter et former des chauffeurs de bus en situation de handicap. En effet, des réseaux d’entraide existent et des associations telle que l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) offrent des financements et un accompagnement personnalisé.

Ces financements peuvent être dédiés à la formation, à l’aménagement d’un véhicule lui-même ou à l’adaptation de locaux existants. Leur obtention demande pourtant bien aujourd’hui davantage de temps que l’embauche d’un salarié valide. Seule une volonté réelle et une politique RH en faveur de l’inclusion peuvent faire bouger les lignes des entreprises de transport de personnes.

Et vous, où en est votre politique RH face au handicap ?

Les compagnies d’autobus et d’autocar ont pourtant tout intérêt à structurer leurs démarches en matière de diversité et d’inclusion. Former et sensibiliser les managers et les autres salariés aux enjeux du handicap permet de créer un climat de travail bienveillant. La diversité est toujours une richesse ! Elle est d’ailleurs soutenue par la législation française.

En effet, la loi du 11 février 2005 impose aux entreprises de favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, avec ou sans carte d’invalidité. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions financières. Mais surtout, il prive les entreprises d’un vivier de talents précieux, notamment dans un contexte de pénurie des conducteurs de bus.

La diversité et l’inclusion dans le secteur des transports, et plus particulièrement pour les chauffeurs de bus, ne sont pas seulement des objectifs sociétaux. Elles représentent une formidable opportunité de recruter des profils compétents et très variés. Faisons alors en sorte que chaque chauffeur, quelle que soit sa situation, trouve sa place sur notre route.

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