Les troubles musculosquelettiques, plus souvent appelés « TMS » font partie du quotidien des chauffeurs de bus et de car. Ils sont liés à tous les gestes répétitifs effectués, au port de charges et à des postures mal adaptées. Pourtant, il est possible de limiter les TMS, tout en protégeant sa santé et en améliorant sa qualité de vie au travail.
Comment se prémunir des TMS quand on conduit un bus ? Revenons sur ce qui cause les troubles musculosquelettiques et sur le rôle essentiel que peut jouer la prévention.
Pourquoi des TMS dans le secteur de la conduite ?
On rassemble sous le nom de « troubles musculosquelettiques » toutes les douleurs, les raideurs, les gênes et les pertes de force que peuvent ressentir les professionnels au travail.
Les TMS apparaissent souvent progressivement et deviennent de plus en plus handicapants au fil des semaines, des mois et des années. Ils peuvent même finir par entraîner une incapacité de travail s’ils ne sont pas correctement pris en charge…
C’est donc une problématique de santé au travail particulièrement préoccupante pour les chauffeurs de bus et les entreprises qui les embauchent. Un chauffeur qui souffre physiquement sera un chauffeur moins patient, moins avenant… et probablement plus absent !
Les douleurs les plus fréquentes des chauffeurs de bus
Chez les professionnels du transport de personnes, ce sont presque toujours les mêmes TMS qui reviennent. On note parmi les plus fréquents les maux de dos, des raideurs et douleurs dans la nuque, dans les bras, les coudes, les poignets et les mains. Les TMS touchent alors à la fois les muscles, les articulations, les nerfs et les tendons. Le stress fait aussi partie des troubles liés à la conduite d’un véhicule de transport de personnes.
Chez les chauffeurs, c’est le dos qui est le plus souvent au centre de tous les maux. Les conducteurs doivent en effet parfois charger et décharger des bagages, ouvrir et fermer les portes du bus… Mais ils conservent surtout la même posture de travail tout au long de la journée.
Assis dans un fauteuil, comme des employés de bureau, les chauffeurs n’ont pourtant pas la possibilité d’aller se dégourdir les jambes à la machine à café ni aux WC. C’est le maintien prolongé de la même posture, mobilisant continuellement les mêmes muscles, qui entraîne des troubles musculosquelettiques.
Prévention et évaluation des risques professionnels
Toutes les entreprises françaises, dès l’embauche d’un premier salarié, doivent réaliser un document identifiant les potentiels risques professionnels. Il s’agit du « document unique d’évaluation des risques professionnels » ou DUERP. Avant de prendre un poste dans une entreprise, et même si vous êtes déjà en poste, vous pouvez demander à le consulter.
La prévention des troubles musculosquelettiques est aussi du ressort de votre entreprise. Prévenir et expliquer les risques d’une position, d’une activité particulière, permet d’anticiper et d’éviter ou de réduire les futures affections. N’oubliez pas non plus que d’autres facteurs entrent en jeu. Votre état de santé, votre âge et votre histoire ont un impact sur votre propension à souffrir de TMS.
Conducteur de bus : quels remparts contre la douleur ?
Plusieurs solutions existent pour prévenir les TMS et améliorer les conditions de travail des chauffeurs de bus :
L’ergonomie du poste de travail :
Les chauffeurs de bus peuvent bénéficier d’aménagement et de matériel spécialement adapté à de longues périodes de travail. Sièges ajustables et confortables, commandes manuelles facilement accessibles, environnement qui limite les sollicitations musculaires…Une bonne ergonomie permet une prise de poste plus agréable.
La pratique d’une activité physique :
Le sport fait partie des meilleures solutions pour éviter les troubles musculosquelettiques. Il favorise la flexibilité musculaire, évite les lombalgies et réduit les pathologies liées aux douleurs cervicales et dorsales. Si l’employeur ne dispose pas de salle de sport ou d’espace dédié, il peut encourager ses salariés à la pratique sportive par des partenariats ou organiser des sessions régulières.
Les formations régulières et adaptées :
Suivre des formations sur les gestes et postures à adopter au travail permet de prendre conscience des difficultés rencontrées (formations PRAP). Apprendre à se baisser correctement avant de porter une charge lourde, apprendre à décontracter ses muscles malgré le stress… Des formations sur les risques psychosociaux existent aussi ! Elles peuvent soulager physiquement les chauffeurs, puisque le stress et le mal-être exacerbent les maux du corps.
Le dialogue avec l’employeur :
Il est enfin primordial de maintenir une communication régulière autour des TMS et des besoins de chacun. Le chauffeur peut par exemple avoir besoin d’une pause supplémentaire pour boire un café, s’octroyer quelques minutes de repos, soulager ses articulations… Les entretiens annuels obligatoires et les rendez-vous auprès de la médecine du travail permettent de faire le point sur tous ces besoins et aménagements possibles.
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