En France, près de 12 millions de personnes sont concernées par un handicap, qu’il soit temporaire ou permanent. Parmi elles, une part importante rencontre des difficultés pour se déplacer. Pourtant, prendre le bus, ce n’est pas un luxe : c’est une liberté fondamentale !
Bonne nouvelle : les choses bougent. Lentement parfois… mais sûrement. Les entreprises de transport, les collectivités et les chauffeurs eux-mêmes ont un rôle à jouer pour rendre le transport public plus inclusif. Focus sur les enjeux de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR) et les solutions pour mieux accueillir les personnes à mobilité réduite.
L’accessibilité des bus : un droit, pas une option
Depuis la loi handicap de 2005, tous les services publics, y compris les transports collectifs, doivent être accessibles aux PMR. Cela concerne aussi bien les aménagements physiques (rampes, plateformes élévatrices, arrêts adaptés) que l’accueil des passagers.
Mais entre la théorie et la pratique, il y parfois une haute marche (et ce n’est pas une image). Malgré les avancées, de nombreux réseaux de transport ne sont pas encore totalement accessibles, notamment dans les zones rurales. Or, une personne en fauteuil roulant, malvoyante ou avec une canne blanche ne devrait jamais avoir à renoncer à un déplacement faute de solution adaptée.
Les transports scolaires et urbains ont pu bénéficier de subventions spécifiques pour adapter leurs véhicules longs. L’accessibilité dépend souvent du budget de la collectivité… et de la volonté locale. Et les entreprises de transport de personnes indépendantes n’ont pas toutes la chance d’être subventionnées. Ce sont donc les sociétés les plus récentes et les plus grandes qui proposent aux usagers des bus correctement équipés.
Des bus plus adaptés qui peuvent faire mieux !
Les constructeurs ont bien compris l’enjeu : les bus modernes sont de plus en plus équipés pour les personnes à mobilité réduite. L’inclusion n’est plus une simple affaire de mode mais une prise de conscience de nos différences. Les autobus et autocars sont équipés de planchers bas, rampes automatiques, systèmes d’annonce audio-visuelle et d’espaces réservés aux fauteuils.
De leur côté, les minibus PMR ou les navettes à la demande se développent aussi dans les différents territoires, principalement en ville. Pourtant, toutes les lignes de bus ne sont pas logées à la même enseigne et faire un trajet avec des changements en ville peut être un casse-tête. Aussi, se déplacer à deux, pour un couple de personnes en fauteuil roulant, est presque mission impossible… Les bus ne proposent généralement qu’un seul emplacement dédié.
Chauffeurs de bus : premiers acteurs de l’inclusion
Les bus de ville et bus de transport touristique travaillent leur accessibilité. Mais ils doivent surtout être conduits par des chauffeurs correctement formés. En effet, c’est souvent le chauffeur qui fait toute la différence dans la considération et la prise en charge du handicap.
Un mot bienveillant, une rampe bien déployée, un coup de main pour sécuriser un fauteuil… Le relationnel et la posture professionnelle sont essentiels.
De nombreuses formations et modules (FIMO, formation continue…) intègrent aujourd’hui un volet « accueil des PMR », mais il reste des marges de progrès. Notamment dans la sensibilisation aux handicaps invisibles : troubles cognitifs, surdité, anxiété… La patience, l’écoute et le bon sens sont souvent les meilleurs outils d’accessibilité !
Accessibilité : que dit la réglementation en France ?
La loi handicap de 2005 donnait 20 ans à tous les organismes pour se transformer pleinement. Aujourd’hui, tous les services de transport sont loin d’être accessibles et les 6 mois restants de 2025 ne suffiront pas…
D’ici là, tous les autocars interurbains devraient être équipés de plateformes PMR (une obligation progressive depuis 2020).
Tous les conducteurs devraient avoir reçu ou recevoir une formation à l’accueil des passagers en situation de handicap, notamment dans les entreprises de transport public.
L’ensemble des arrêts devraient être aménagés, avec un marquage au sol, des bandes podotactiles, voire un affichage sonore pour les déficients visuels. Actuellement, seuls 62 % des 33 011 arrêts prioritaires interurbains sont véritablement accessibles aux personnes à mobilité réduite selon le gouvernement.
Rendre le transport accessible ne profite pas qu’aux personnes en fauteuil roulant. Cela facilite aussi les voyages des personnes âgées, des parents avec poussette, des voyageurs blessés, et même des passagers avec des bagages imposants ! L’accessibilité, ce n’est donc pas qu’une question de rampe ou de normes. C’est un état d’esprit et le fruit de la volonté d’un État.
Chauffeurs, entreprises de transport, collectivités : faisons avancer les choses ensemble !
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